La démission surprise de deux responsables-clefs du gouvernement afghan, le 6 juin, est survenue quelques minutes seulement après que le président Hamid Karzaï eut évoqué devant eux la possibilité que les Américains soient responsables de l'attentat perpétré le 2 juin contre la conférence de paix qui a préconisé, à l'instigation de Karazaï, le dialogue avec les talibans.

Jouissant d'une réputation d'intégrité et de professionnalisme auprès de la communauté internationale, Hanif Atmar, ministre de l'Intérieur, et Amrullah Saleh, chef des services de renseignement, venaient de présenter au président afghan ce qu'ils considéraient être les preuves irréfutables de l'implication des talibans. Selon cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times, la réaction de Karzaï à ces informations - une indifférence dédaigneuse - prouve qu'il ne croit plus aux chances de succès des Américains et de l'OTAN en Afghanistan. Il miserait désormais sur le Pakistan pour mettre fin à l'insurrection.

(Photo AFP)