Tout juste à temps pour la visite de Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche, le New York Times publie aujourd'hui un article à la une mettant en lumière une situation pour le moins paradoxale : au même moment où le président américain tente de convaincre le gouvernement israélien de mettre un terme à la construction de colonies juives en Cisjordanie, le Trésor américain offre des crédits d'impôt aux groupes qui font des dons pour aider les Juifs à établir une présence permanente sur les territoires occupés par Israël.

Selon le Times, au moins 40 groupes Américains ont recueilli plus de 200 millions de dollars en dons déductibles d'impôts pour des implantations juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est au cours des dix dernières années. Ces dons servent à la construction de synagogues, d'écoles et de centres récréatifs, mais aussi à l'achat de chiens de garde, de vestes pare-balles et autres équipements destinés à protéger des implantations illégales aux yeux même du gouvernement israélien. À plusieurs égards, le Trésor américain est d'ailleurs plus libéral dans son octroi de crédits d'impôt pour ce genre d'activités que le gouvernement de l'État juif.

Certains des groupes américains, fondés par des chrétiens évangéliques, estiment que l'occupation de l'ancienne Samarie par les Juifs est un prélude au retour du Messie. Selon cet article publié dans Le Monde, la question des implantations juives en territoires occupés devrait être au menu des discussions entre Netanyahu et Barack Obama aujourd'hui. Un moratoire partiel des implantations pour les colons juifs en Cisjordanie a été décidé en novembre 2009, pour une durée de dix mois. Le président américain souhaiterait convaincre son visiteur de prolonger ce gel au-delà du 27 septembre.

Les implantations juives en territoires occupés par Israël sont généralement considérées comme un obstacle à la création d'un État palestinien et à la paix au Proche-Orient. Selon un groupe de défense des droits humains israélien, ces implantations couvrent aujourd'hui 42% de la Cisjordanie. Une grande partie des colonies ont été construites sur des territoires arrachés à des propriétaires palestiniens, et ce, au mépris d'une interdiction de la Cour suprême israélienne.

(Photo AP)