Le verdict d'un jury new-yorkais dans le procès du Tanzanien Ahmed Ghailani, premier détenu de Guantanamo à être jugé par un tribunal de droit commun, «envoie un signe de faiblesse en temps de guerre» et devrait convaincre l'administration Obama d'abandonner l'idée de transférer d'autres détenus de la prison de la base militaire cubaine aux États-Unis pour y subir des procès devant des tribunaux fédéraux et non militaires, estime Keep America Safe, l'organisation fondée par Liz Cheney et William Kristol, dans cette déclaration.

Ghailani a été déclaré coupable d'un seul chef d'accusation sur les 286 qui pesaient contre lui pour les attentats d'Al Qaïda contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie qui ont fait 224 morts en 1998. Les procureurs fédéraux ont fait face à des obstacles importants dans ce procès. Le juge Lewis Kaplan leur a notamment interdit d'appeler à la barre leur témoin vedette en raison des techniques d'interrogatoire confinant à la torture que les agents de la CIA ont utilisées pour le faire parler. Il devait révéler qu'il avait vendu à Ghailani une quantité importante de TNT utilisée pour faire sauter l'ambassade américaines à Dar es Saalam.

Les procureurs fédéraux ont de plus choisi de ne pas présenter les déclarations incriminantes faites par Ghailani alors qu'il était détenu dans une prison de la CIA et plus tard à Guantanamo. Les avocats de Ghailani ont déclaré que ces soi-disant aveux avaient été obtenus sous la torture. Reconnu coupable de complot pour détruire des biens américains, Ghailani sera condamné le 25 janvier à une peine allant de 20 ans de prison à la prison à vie.

La réaction de Keep America Safe a inspiré à Glenn Greenwald ce billet dont je cite un extrait :

«Comme d'habitude, les gens qui crient le plus fort à propos de la nécessité de défendre la liberté américaine sont ceux qui croient le moins aux valeurs qui étaient censées la définir et les principes qui étaient censés la protéger.»

(Photo Reuters)