Le nouveau sénateur du Kentucky Rand Paul refuse à son tour de suivre la ligne du Parti républicain sur le Patriot Act, annonçant son intention de voter contre la reconduction de trois mesures controversées de la loi antiterroriste qui arrivent à expiration le 28 février. Dans une vidéo publiée sur sa page YouTube, ce héros du Tea Party invoque les Pères fondateurs pour justifier sa position, estimant que ceux-ci auraient refusé d'endosser la loi adoptée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. Je traduis un extrait de sa déclaration :

Jefferson a écrit que si nous avions un gouvernement d'anges, nous n'aurions pas besoin d'une constitution pour nous protéger. Mais les hommes ne sont pas toujours des anges, et je ne suis pas de ceux qui veulent libérer le gouvernement de ses attaches constitutionnelles.

L'annonce du sénateur Paul intervient deux jours après que la Chambre des représentants eut bloqué la reconduction des mesures du Patriot Act jusqu'au 8 décembre. Pas moins de 26 républicains avaient alors voté avec 122 démocrates pour empêcher l'adoption d'un projet de loi sur cette question déposé par les dirigeants de leur parti. Un nouveau vote à majorité simple sera tenu à la Chambre sur le même texte d'ici la fin du mois. Le Sénat doit tenir son propre vote sur la loi antiterroriste au cours des prochaines semaines.

L'administration Obama souhaite la reconduction des trois mesures controversées du Patriot Act jusqu'en 2013, alors que les chefs de la minorité républicaine au Sénat veulent une prolongation permanente. Une des mesures en question autorise la «surveillance mobile» des communications de suspects utilisant plusieurs lignes téléphoniques. La seconde permet au gouvernement d'accéder à «toute donnée tangible» concernant un suspect, comme des courriers électroniques ou des fichiers de lecteurs des bibliothèques. La troisième autorise la surveillance de suspects de terrorisme qui n'appartiennent pas à un groupe terroriste.