Si le gouvernement américain adoptait le plan d'austérité proposé hier par le représentant républicain Paul Ryan, le taux de chômage tomberait sous la barre des 3%, pour atteindre 2,8% en 2021. Selon les données de Ryan, qui lui ont été fournies par le think tank conservateur Heritage Foundation, cette baisse spectaculaire du chômage serait une des conséquences heureuses des baisses d'impôts dont profiteraient les particuliers et les corporations. À noter que les baisses d'impôts seraient accompagnées d'une augmentation des impôts perçus par le gouvernement en raison du boom économique. Bref, tout irait mieux dans le meilleur des mondes.

Précisons que les baisses d'impôts proposées par Ryan seraient financées en bonne partie par les économies réalisées grâce à la réforme des programmes d'assurance santé Medicare et Medicaid (certains préfèrent le mot destruction à réforme). Évidemment, Heritage Foundation prédisait également des lendemains qui chantent après l'adoption des baisses d'impôts consenties sous l'ère Bush II. On connaît la suite. D'où ce commentaire de Paul Krugman dans un des nombreux billets qu'il a consacrés au plan de Ryan dans son blogue :

«Ce n'est pas un proposition sérieuse; c'est un étrange mélange de cruauté et de pensée magique.»

On trouve ici les projections du groupe de recherche Heritage Foundation et ici celles du Bureau du budget du Congrès, un organisme neutre. Les projections sur le chômage ne sont qu'un exemple de leurs divergences :