Je blague, mais à peine : John Boehner, président de la Chambre des représentants, a appelé Rush Limbaugh lors de son émission radiophonique pour lui donner en exclusivité les détails de son plan pour dénouer l'impasse budgétaire à Washington. Le fait qu'un grossier personnage comme Limbaugh soit devenu un interlocuteur privilégié des dirigeants républicains du Congrès en dit long sur la dérive de ce parti.

Le plan Boehner comprend 1 200 milliards de dollars de coupes budgétaires immédiates et 1 800 milliards de dollars de coupes à déterminer dans les programmes sociaux. Le plan nécessiterait deux relèvements du plafond de la dette, le premier devant intervenir avant le 2 août, et le deuxième en avril prochain. Il prévoit également la tenue de votes au Congrès pour plafonner les dépenses de l'État fédéral et pour adopter un amendement constitutionnel exigeant que le budget fédéral soit à l'équilibre.

Barack Obama a déjà indiqué qu'il rejetterait toute proposition nécessitant de nouvelles négociations sur le relèvement du plafond de la dette en plein coeur de la campagne présidentielle de 2012. Et le Sénat a déjà refusé de voter la semaine dernière sur un projet de loi adopté par la Chambre qui vise notamment à plafonner les dépenses de l'État à 18% du PIB et à amender la constitution pour imposer l'équilibre budgétaire, deux propositions radicales dont la constitutionnalité a été mise en doute.