«Frustré» : cet unique mot sert de titre à un courriel envoyé hier soir par Barack Obama à ses supporteurs après son escarmouche avec John Boehner au sujet de la date de son discours sur l'emploi et la croissance devant le Congrès. Le chef de la Maison-Blanche a fini par accepter la date proposée par le président de la Chambre des représentants - le 8 septembre - après avoir demandé à prononcer son allocution le 7, un moment qui coïncidait avec un débat télévisé qui doit opposer les candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012. Je cite un extrait du courriel du président :

«Aujourd'hui, j'ai demandé la tenue d'une session conjointe du Congrès au cours de laquelle je présenterai un plan pour remettre les Américains au travail. La semaine prochaine, je livrerai les détails de ce plan et appellerai les parlementaires à l'adopter.

Il reste à voir s'ils accompliront le travail pour lequel ils ont été élus. Mais vous et moi pouvons exercer sur eux une pression les forçant à faire la bonne chose. Nous pouvons leur envoyer le message que les Américains suivent les règles du jeu et assument leurs responsabilités - et il est temps que les dirigeants du Congrès assument les leurs. (...)

Je sais que vous êtes frustrés par (la paralysie du Congrès). Je le suis aussi.»

Obama invite dans son courriel ses supporteurs à signer une pétition exprimant leur soutien à son plan. Mais si le président démocrate ne peut faire accepter à ses adversaires républicains une date pour prononcer un discours devant le Congrès comment peut-il leur faire accepter son plan sur l'économie?

P.S. : Concernant l'imbroglio sur la date du discours, la Maison-Blanche a fait savoir qu'elle avait suggéré à Boehner le 7 sans que celui-ci ne soulève d'objection. Un porte-parole de Boehner a par la suite déclaré que le président de la Chambre des représentants n'avait pas encore donné son feu vert officiel quand la Maison-Blanche a annoncé cette date.

Quoi qu'il en soit, cet imbroglio qui serait inédit dans l'histoire des États-Unis constitue une énième illustration de la nature empoisonnée des relations entre la Maison-Blanche et les républicains du Congrès.