Ron Paul est devenu le premier prétendant républicain à la présidence à reprocher à Rick Perry, dans une pub télévisée, d'avoir appuyé la candidature présidentielle d'Al Gore en 1988, à l'époque où l'actuel gouverneur du Texas était démocrate. Le représentant texan et héros libertarien contraste cet appui avec son soutien à Ronald Reagan.

Paul aura sans doute l'occasion de reprendre cette attaque demain soir à l'occasion du débat télévisé qui opposera les candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012. L'événement aura lieu à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan à Simi Valley en Californie. Cela dit, tous les candidats républicains en lice n'ont pas toujours été des admirateurs de Reagan, comme le rappelle Ben Smith dans ce billet dont je tire ce clip mettant en vedette Mitt Romney (il tentait alors de déloger Ted Kennedy de son siège au Sénat) :

Dans son livre intitulé Fed Up!, Perry se montre également critique à l'endroit de Reagan, comme l'atteste cet extrait que je cite dans le texte, et avec lequel Paul ne serait pas en désaccord :

During the Reagan years of the 1980s, federal spending still doubled, numerous federal agencies expanded, and there was a proliferation of federal criminal laws. Only 12 of 94 programs the administration proposed to eliminate actually ended. And programs that were 'scaled back' simply returned in full force in the face of a relentless Democratic Congress...

En fait, Ron Paul a lui-même décidé d'adhérer au Parti libertarien en 1987 en raison de l'irresponsabilité fiscale de Ronald Reagan. Dans une lettre écrite au président du Comité national du Parti républicain de l'époque, il écrivait ces deux phrases qui le font passer aujourd'hui pour un hypocrite :

«Le Parti républicain n'a plus aucune crédibilité comme force capable de réduire la taille du gouvernement. C'est le message qu'il faut tirer des années Reagan.»

En vantant aujourd'hui Ronald Reagan, Ron Paul ne fait-il pas la démonstration qu'il est prêt à dire n'importe quoi pour remporter l'investiture républicaine? N'entache-t-il pas sa réputation d'un homme intègre?