Une victoire de Newt Gingrich dans la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012 serait «la meilleure chose qui pourrait arriver au Parti démocrate depuis Barry Goldwater», a déclaré le représentant démocrate du Massachusetts Barney Frank en faisant référence au candidat républicain qui avait été démoli par le président démocrate Lyndon Johnson lors de l'élection présidentielle de 1964.

Frank exprimait une opinion largement répandue chez les démocrates, dont l'ex-présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui a fait partie du comité qui s'est penché sur les problèmes éthiques de la nouvelle coqueluche des républicains dans les années 1990. Je cite une déclaration de Pelosi à ce sujet :

«Un de ces jours, nous aurons une conversation concernant Newt Gingrich. J'en sais long sur lui. J'ai fait partie du comité d'enquête qui a enquête sur lui. Nous étions quatre, enfermés dans une salle. Un millier de pages sur ses affaires.»

L'opinion de Frank, Pelosi et cie ne fait cependant pas l'unanimité chez les démocrate, comme on peut le constater dans cet article publié aujourd'hui dans le Washington Post. Le quotidien de la capitale nationale note en effet que des stratèges démocrates craignent Newt Gingrich en raison des liens qu'il tente de tisser depuis plusieurs années avec les Américains d'origine hispanique. Il publie notamment un bulletin d'information hebdomadaire intitulé «Newt con nosotros» (Newt avec nous).

Gingrich a en outre adopté une position sur l'immigration clandestine qui se situe à gauche de celle de tous ses rivaux républicains. Les Hispaniques, faut-il le rappeler, forment une partie clé de l'électorat de Barack Obama.

Selon la thèse défendue par le Post, Gingrich pourrait en outre apparaître plus authentique aux yeux des électeurs que Mitt Romney, le prétendant républicain que la plupart des stratèges démocrates continuent à craindre davantage.

Qu'on soit d'accord ou non avec cette thèse, Newt Gingrich a le vent dans les voiles. Il devrait d'ailleurs recevoir l'appui de Herman Cain cet après-midi à l'occasion d'une conférence de presse à Atlanta.