Anthony Shadid, considéré comme un des plus grands correspondants de sa génération, est mort hier à l'âge de 43 ans d'une crise d'asthme alors qu'il se trouvait en reportage en Syrie. Libanais d'origine et parlant couramment l'arabe, ce journaliste américain a remporté deux prix Pulitzer, la plus grande distinction journalistique aux États-Unis, le premier en 2004 et le deuxième en 2010, pour des articles sur l'Irak. Il avait également été mis en nomination l'an dernier pour son travail en Libye, où il avait été détenu et battu pendant six jours par les forces du régime de Mouammar Kadhafi.

Reconnu pour son courage, son intelligence et son écriture, il couvrait le Moyen-Orient depuis 1995, travaillant tour à tour pour l'Associated Press, le Boston Globe, le Washington Post et pour le New York Times depuis la fin de 2009. «Antony est mort comme il a vécu - déterminé à porter témoignage de la transformation balayant le Moyen-Orient et à témoigner de la souffrance des gens pris entre l'oppression gouvernementale et les forces de l'opposition», a écrit la rédactrice en chef du Times, Jill Abrahamson, dans une courriel au personnel du journal,

Comme on peut le constater ici, Twitter a été inondé hier soir de témoignages de respect et d'admiration pour Shadid. Plusieurs journalistes ont répété une des déclarations de leur collègue :

«Je ne pense pas qu'il y a une histoire pour laquelle il vaut la peine de mourir, mais je pense qu'il y a des histoires pour laquelle il vaut la peine de prendre des risques.»

Né à Oklahoma City, Shadid était basé à Beyrouth, au Liban, où il vivait avec sa femme et leurs deux jeunes enfants. Le Times fait un retour sur sa vie et sa carrière ici.