Rasmussen est le plus fiable des sondeurs. L'affaire de Benghazi est pire que le scandale du Watergate. Dick Morris est un devin. Si vous croyez à ces assertions, vous vivez dans  le cocon médiatique de la droite américaine, un sujet abordé aujourd'hui par le journaliste Jonathan Martin de Politico dans cet article.

Alimentés par les informations biaisées ou disjonctées de Fox News, Drudge Report et les ténors conservateurs de la talk-radio, dont Rush Limbaugh, les habitants de cette bulle étanche ont tous été surpris de la réélection de Barack Obama. Dans un monde idéal, ce verdict devrait les forcer à réexaminer leurs certitudes sur plusieurs autres sujets, et notamment le climat, les impôts et l'immigration. C'est du moins l'espoir formulé par certains jeunes conservateurs cités par Martin. On verra.

Mais qu'en est-il du cocon médiatique de la gauche (ou ce qui en tient lieu aux États-Unis)? Si ce cocon existe, il est beaucoup moins étanche que celui de la droite, selon Martin, l'écosystème médiatique de la gauche étant plus diversifié, et aucune chaîne ou personnalité n'ayant l'influence de Fox News ou Rush Limbaugh.

Qui plus est, les progressistes sont nombreux à écouter NPR ou à lire des journaux de qualité qui s'efforcent à donner une information équilibrée. Ils sont aussi prompts à critiquer leurs candidats, comme on l'a vu après le premier débat présidentiel.

Mais, comme le souligne Martin, les progressistes ont quand même du mal à comprendre leurs compatriotes qui habitent le cocon médiatique de la droite. C'est comme si ceux-ci vivaient sur une autre planète où le ciel est vert, la terre est plate et les baisses des impôts des plus riches profitent à tout le monde.