Au moment d'écrire ces lignes, les États-Unis avaient identifié un Américain - Frederick Buttaccio - parmi les étrangers qui ont été tués dans l'assaut de l'armée algérienne pour libérer des otages détenus par un commando islamiste sur un site gazier du Sahara.

En orchestrant cette prise d'otages, le groupe armé de Mokhtar Belmokhtar, dit «Le Prince», «Le Borgne», «L'Insaisissable» ou «Monsieur Malboro», agissait en représailles de l'intervention française au Mali, où se déroule un conflit dont la grande majorité d'Américains n'avaient guère entendu parler avant cette semaine, sauf lors des premières minutes du dernier débat présidentiel entre Barack Obama et Mitt Romney, comme on peut se le rappeler en lisant cet article du journal français Le Monde dont je cite un extrait :

Surprise : sur la carte des points chauds du globe décrite par Mitt Romney, le Mali est apparu immédiatement après la Syrie et la Libye. Moins de quatre minutes après le début du débat, énumérant les zones de conflit du... Moyen-Orient, le candidat républicain a déclaré : "Le Mali a été conquis, la partie nord du Mali, s'est-il repris, par des individus de type Al-Qaida."

Citant à nouveau la Syrie et le Mali, M. Romney a insisté : "C'est une région en plein tumulte." Cité ainsi à quatre reprises par l'adversaire de Barack Obama - qui, lui, n'en a pas parlé -, ce pays francophone du Sahel, très peu connu aux États-Unis, est apparu ainsi pour des dizaines de millions de téléspectateurs, comme l'un des nouveaux centres du terrorisme, alors que l'administration Obama semble peu empressée d'épauler le projet français de soutien à une intervention militaire africaine.