«Je crois qu'avant que tout soit fini, ce président ne complétera pas son mandat. Je sais que je prends un risque en disant cela, mais ce n'est pas une affaire mineure.»

Ainsi parlait l'ancien candidat présidentiel Mike Huckabee sur Fox News à la veille d'une nouvelle audition de la Chambre des représentants sur l'attaque contre le consulat américain de Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012. Cette attaque a coûté la vie de quatre Américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens.

Comme tous les animateurs de Fox News, commentateurs et blogueurs de droite, Huckabee salivait à l'approche de cette audition qui met notamment en vedette aujourd'hui Gregory Hicks, ex-numéro deux de l'ambassade américaine en Libye. Lors d'une enquête préparatoire, Hicks a déclaré que Susan Rice, ambassadrice des États-Unis à l'ONU, avait humilié le président libyen le 16 septembre en déclarant que l'attaque contre le consulat américain avait été spontanée et suscitée par une vidéo islamophobe. Tout comme le président libyen, Hicks dit avoir su sur le coup qu'il s'agissait d'une attaque planifiée par des militants radicaux.

Les républicains soupçonnent l'administration Obama d'avoir voulu cacher la vérité sur l'attentat de Benghazi pour permettre au président de continuer à se présenter en campagne comme le tombeur d'Al-Qaïda.

Hicks a également reproché au président Obama et à son ex-secrétaire d'État, Hillary Clinton, de ne pas avoir tout fait ce qu'ils pouvaient pour stopper l'attaque contre le consulat américain. Il a cependant admis que même si des commandos avaient été dépêchés à Benghazi, ceux-ci n'auraient pu sauver l'ambassadeur Stevens et un autre diplomate, tués lors de l'attaque initiale.

Mais revenons à Huckabee. L'ancien gouverneur d'Arkansas a bien sûr nuancé ses propos lors de son émission sur Fox News. Pour que sa prédiction devienne réalité, a-t-il précisé, les républicains devront s'assurer de conserver leur majorité à la Chambre et de s'emparer de la majorité au Sénat.

En attendant, les républicains du Congrès, soutenus vigoureusement par Fox News, continuent à focaliser sur l'attaque contre le consulat américain de Benghazi, disant vouloir aller au fin fond de cette affaire qu'ils considèrent aussi sérieuse, sinon plus, que l'affaire Watergate.

Les critiques des républicains et de Fox News les accusent de ressasser une vieille histoire non pas pour connaître la vérité mais plutôt pour marquer des points politiques contre le président démocrate et Hillary Clinton, candidate potentielle à l'élection présidentielle de 2016.

P.S. : Selon ce compte-rendu du New York Times, Gregory Hicks a déclaré qu'il avait été rétrogradé après avoir notamment soulevé des questions sur les déclarations de Susan Rice.

P.P.S. : Un extrait de l'audition de Hicks, qui a témoigné en compagnie de deux collègues du département d'État :