Barack Obama a fait une apparition-surprise cet après-midi dans la salle de presse de la Maison-Blanche, où il a abordé un sujet sur lequel il se fait d'habitude discret - la question raciale. Il a évidemment fait allusion à l'acquittement de George Zimmerman, tueur de Trayvon Martin.

«Lorsque Trayvon Martin a été abattu, j'ai dit qu'il aurait pu être mon fils. Une autre façon de le dire, c'est qu'il y a 35 ans, j'aurais pu être Trayvon Martin», a déclaré le premier président américain de couleur.

Adoptant un ton personnel, Obama a évoqué la question du profilage racial, affirmant qu'«il y a très peu d'hommes afro-américains qui n'ont pas vécu l'expérience d'être suivis (par des gardiens de sécurité) dans un grand magasin où ils faisaient des courses. Cela a été mon cas.»

Il a ajouté que la façon dont la communauté afro-américain avait accueilli l'acquittement de Zimmerman participait de ce que ses membres savent des disparités raciales dans l'application des lois pénales aux États-Unis.

«Cela finit par avoir des conséquences sur la façon dont les gens interprètent l'affaire», a-t-il dit, tout en soulignant que rien de cela ne pouvait justifier la criminalité au sein de la communauté afro-américaine.

Obama a d'ailleurs appelé à réduire la «défiance» entre la communauté afro-américaine et la police. Et il a plaidé en faveur d'un nouvel examen des lois sur la légitime défense.

«Et à ceux qui combattent l'idée que nous devrions réexaminer ces lois ''Stand Your Ground'', je demande de se demander si Trayvon Martin aurait pu invoquer une telle loi s'il avait été armé et en âge de l'être? Et pensons-nous vraiment qu'il aurait été justifié d'ouvrir le feu sur M. Zimmerman, qui le suivait en voiture, parce qu'il se sentait menacé?»

Le président a injecté une note d'espoir en affirmant que les relations raciales continuaient à s'améliorer aux États-Unis.

On trouve ici la transcription du point de presse du président.

Comme on peut le constater ici, des commentateurs conservateurs ont qualifié les propos du président de racistes ou l'ont accusé d'exacerber les tensions raciales. D'autres l'ont félicité, estimant qu'il avait tenu des propos nuancés sur un sujet délicat.