J'ai déjà fait état dans un billet de l'accueil sceptique que plusieurs éditorialistes et autres commentateurs ont réservé aux mesures annoncées vendredi dernier par Barack Obama pour rassurer le public américain à propos des programmes de surveillance de l'Agence nationale de sécurité (NSA).

L'une de ces mesures consistait à mettre en place un groupe de travail indépendant chargé d'évaluer l'équilibre dans les programmes de surveillance entre sécurité nationale et vie privée «à la lumière des progrès des technologies de communication». Or, le président démocrate a confirmé le scepticisme de ses critiques hier en confiant au patron du renseignement américain, James Clapper, la responsabilité de choisir les membres du groupe de travail, qui aura 60 jours pour lui remettre un rapport.

Clapper est le même homme qui est accusé d'avoir menti devant le Congrès en mars dernier en affirmant que les agences d'espionnage américaines ne collectaient pas «sciemment» des données concernant des citoyens américains (voir la vidéo qui coiffe ce billet). Après les révélations de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, il a lancé cette perle lors d'une interview télévisée :

«J'ai répondu ce que je pensais être le plus véridique, ou le moins mensonger possible en disant non.»

Le journal The Onion aurait fait sourire en inventant une telle histoire.

P.S. : Le New York Times publie sur son site internet un long reportage du journaliste d'enquête Peter Maas sur la documentariste Laura Poitras, l'une des deux personnes auxquelles Snowden s'est adressé pour diffuser ses documents sur les programmes de surveillance de la NSA. L'autre est le blogueur Glenn Greenwald, sur lequel Maas écrit également.

P.P.S. : La Maison-Blanche précise dans un courriel transmis aux journalistes que les membres du groupe de travail mis en place par Clapper ne seront pas choisis par ce dernier mais par la Maison-Blanche «en consultation avec la communauté du renseignement». Fiou.