Il y a un, Barack Obama affirmait que le régime de Bachar al-Assad franchirait une «ligne rouge» s'il utilisait ou déplaçait des «quantités d'armes chimiques». Il y a trois mois, son administration concluait que cette ligne avait été franchie et décidait, en conséquence, de fournir un soutien militaire aux rebelles syriens.

Or, selon cet éditorial du Washington Post, les armes promises ne sont pas encore arrivées à destination. Et la Maison-Blanche a refusé hier de parler de «ligne rouge» en réagissant à l'attaque chimique présumée qui a tué plus de 1 000 hommes, femmes et enfants selon l'opposition syrienne. Un porte-parole de la présidence américaine s'est contenté de déclarer que les responsables auront à «rendre des comptes».

Fidèle à elle-même, la page éditoriale du Washington Post a recommandé une réplique militaire contre le régime syrien s'il est prouvé qu'il a utilisé des armes chimiques, ce qu'il nie. La France a de son côté suggéré aujourd'hui l'emploi de la «force» s'il y a preuve de l'implication du régime syrien.

Notons que la Russie a évoqué la possibilité que les rebelles aient eux-mêmes orchestré un massacre à l'arme chimique, comme on peut le lire dans cet article du New York Times.

L'attaque présumée à l'arme chimique est survenue trois jours après l'arrivée à Damas d'une mission de l'ONU chargée d'enquêter sur d'autres recours présumés aux armes chimiques. Plusieurs pays, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont demandé que les membres de la mission puissent enquêter sur les derniers faits. Selon des diplomates, la Russie et la Chine se sont opposées à cette demande au sein du Conseil de sécurité.

Il y a un an, Barack Obama affirmait que l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien aurait des «conséquences énormes». Bachar al-Assad a peut-être conclu qu'il n'avait plus rien à craindre de ce côté.