Le nombre de personnes sans assurance maladie a diminué du tiers en Virginie-occidentale à la suite de l'extension du programme Medicaid prévue par l'Affordable Care Act. Cette extension est un volet crucial de la réforme de la santé dont l'on a entendu moins parler en raison des problèmes du portail internet de l'Obamacare mais qui apporte un soulagement incontestable à ses nouveaux bénéficiaires, selon cet article publié aujourd'hui à la Une du New York Times.
Petite mise en contexte : même si les citoyens de la Virginie-occidentale sont de plus en plus conservateurs, ils ont encore un gouverneur démocrate à la tête de leur État. Et celui-ci a décidé de faire profiter à ses électeurs de l'extension du programme Medicaid. Plusieurs gouverneurs républicains ont refusé de suivre son exemple, et ce, même si l'extension du Medicaid est financée à 100% par le gouvernement fédéral jusqu'en 2016 et à 90% après 2020.
Cela étant, l'on se rend compte, à la lecture de l'article du Times, que plusieurs travailleurs à faible revenu de la Virginie-occidentale hésitent encore à profiter de leur nouvelle admissibilité au programme Medicaid, notamment à cause de leur hantise de Barack Obama. Aux yeux de certains d'entre eux, le premier président américain de couleur est rien de moins que l'Antéchrist. Je cite dans le texte un extrait du reportage qui illustre la situation :
Still, even among those who most need insurance, there has been resistance to signing up. President Obama - often blamed here in coal country for the industry's decline - remains deeply unpopular. Recruiters trying to persuade people to enroll say they sometimes feel like drug peddlers. The people they approach often talk in hushed tones out of earshot of others.
Chad Webb, a shy 30-year-old who is enrolling people in Mingo County, said a woman at a recent event used biblical terms to disparage Mr. Obama as an existential threat to the nation. Mr. Webb said he thought to himself: "This man is not the Antichrist. He just wants you to have health insurance."