Plus tôt cette semaine, Barack Obama s'est rendu au Vatican en espérant sans doute que la popularité du pape rejaillisse un peu sur lui.

Ce week-end, plusieurs aspirants républicains présumés à la succession du président démocrate effectuent un pèlerinage d'un autre genre à Las Vegas. Ils se retrouvent à «Sin City» pour participer, en public, à la rencontre printanière de la Republican Jewish Coalition et rencontrer, en privé, le milliardaire Sheldon Adelson, dont l'un des casinos, le Venetian, accueille l'événement.

Selon les médias américains, les Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride, Chris Christie, gouverneur du New Jersey, Scott Walker, gouverneur du Wisconsin, et John Kasich, tentent ainsi de remporter ce qui est appelé la «primaire Sheldon».

Le gagnant de cette primaire profitera des dizaines de millions de dollars que le roi des casinos entend dépenser en 2016 pour élire le candidat de son choix à la Maison-Blanche. En 2012, il avait appuyé englouti 92 millions de dollars dans la campagne électorale, dont une bonne partie était allée à Newt Gingrich, un candidat marginal.

En 2016, Adelson changera de stratégie et appuiera un candidat qui, selon lui, a des chances réelles de l'emporter. D'où l'intérêt accordé par les médias américains au pèlerinage républicain à Las Vegas.

Pèlerinage qui illustre parfaitement pourquoi les Américains ont perdu confiance dans leur système électoral, selon cet article signé par Dan Balz, journaliste réputé du Washington Post.

Le public américain ne saura jamais ce qui s'est dit entre les aspirants présumés à la présidence et Adelson. Mais il sait que les sommes d'argent illimitées qu'Aldelson peut dépenser pour appuyer un candidat par le biais d'un super PAC lui donne une influence politique disproportionnée.