Incroyable cette histoire du New York Times sur les menaces proférées en août 2007 par le responsable de Blackwater en Irak à l'endroit d'un enquêteur du département d'État américain qui venait d'ouvrir une investigation sur les activités de la société de sécurité privée.

«Je pourrais le tuer», a dit le responsable de Blackwater en parlant de l'enquêteur «et personne ne pourrait ou ne voudrait faire quoi que ce soit parce que nous sommes en Irak.»

Le département d'État a mis fin à son enquête peu après. Fait remarquable, l'ambassade américaine à Bagdad a pris le parti de Blackwater dans la dispute qui l'opposait aux enquêteurs gouvernementaux. Quelques semaines plus tard, des gardes de la compagnie américaine ont tué 17 civils irakiens non armés sur la place Nisour de Bagdad, un massacre qui avait exacerbé la rancoeur de la population locale à l'égard des Américains.

Blackwater, qui avait signé un contrat valant plus d'un milliard de dollars pour protéger les diplomates américains, a été vendu en 2009 par son fondateur, Erik Prince, et a changé de nom à deux reprises depuis. Quatre anciens gardes de Blackwater subissent ces jours-ci aux États-Unis un procès pour le meurtre de 14 civils irakiens sur la place Nisour (les Américains et les Irakiens ne s'entendent pas sur le nombre de victimes du massacre).