«Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Nous ne ferions pas ça. Je veux dire, cela dépasse l'entendement.»

Le 11 mars 2014, John Brennan, directeur de la CIA, répondait ainsi aux accusations de la sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein selon lesquelles des employés de son agence avaient espionné des ordinateurs d'enquêteurs du Sénat qui préparaient un rapport sur l'usage de la torture entre 2002 et 2006.

Hier, après avoir reçu les conclusions d'une enquête interne menée par l'Inspecteur général de la CIA, Brennan s'est excusé auprès de la sénatrice et de ses collègues, admettant les fouilles réalisées par ses agents. Comme on peut le lire dans cet article du Washington Post, au moins deux sénateurs démocrates, Mark Udall (Colorado) et Martin Heinrich (Nouveau-Mexique), ont refusé de se satisfaire de ces excuses, réclamant la démission du chef de la CIA.

Dans son compte rendu de la controverse, le New York Times rappelle que les enquêteurs du Sénat ont conclu que le recours à des techniques de torture par les agents de la CIA pour faire parler les suspects de terrorisme, incluant la simulation de noyade, avait produit peu de renseignements valables et que les responsables de la CIA avaient constamment trompé la Maison-Blanche et le Congrès sur l'efficacité de ces techniques.

Le rapport du Sénat sur la torture doit être rendu public sous peu.

Brennan a promis hier de punir sévèrement les dix employés, dont des informaticiens et des avocats, mis en cause par l'Inspecteur général de la CIA.

Dans son intervention de mars dernier, la sénatrice Feinstein avait affirmé que les fouilles opérées par la CIA «pourraient bien avoir violé le principe de séparation des pouvoirs inscrits dans la Constitution américaine, y compris la liberté d'expression et de débat».