Le Daily News de New York exprime aujourd'hui en première page la réaction de plusieurs Américains après la diffusion d'une vidéo dans laquelle Ray Rice, porteur de ballon vedette des Ravens de Baltimore, frappe son épouse, qui était sa fiancée à l'époque, dans un ascenseur d'un casino à Altantic City, en février.

Après la mise en ligne de la vidéo par TMZ Sports, la NFL a suspendu Rice jusqu'à nouvel ordre et les Ravens, champions de la ligue en 2012, ont mis fin à son contrat.

En juillet, le commissaire de la NFL, Roger Goodell, avait suspendu Rice pour deux matchs après la diffusion d'une première vidéo qui montrait Rice traînant sa fiancée, Janay Palmer, hors de l'ascenseur du casino Revel. Goodell, dont le circuit inflige des suspensions d'une saison aux joueurs qui testent positif pour de la marijuana, avait été sévèrement critiqué pour cette sanction banalisant la violence conjugale.

Les Ravens n'avaient pas mieux paru en organisant une conférence de presse au cours de laquelle Palmer s'était ni plus ni moins attribuée la responsabilité de l'incident, une admission que l'équipe s'était empressée de diffuser sur son compte Twitter. Dans la vidéo publiée hier, la jeune femme bouscule Rice dans l'ascenseur avant que celui-ci ne lui décoche une gauche au visage qui la projette violemment contre une rampe.

La NFL dit ne pas avoir vu cette deuxième vidéo avant hier, comme si elle avait eu besoin de cette preuve pour imaginer comment Rice s'y était pris pour assommer Palmer un soir de la Saint-Valentin. Cela dit, l'affirmation du circuit soulève de sérieux doutes, comme on peut le lire dans cet article du Daily News.

Rice a été inculpé pour voies de fait graves en mars dernier mais l'accusation a été abandonnée après que Palmer eut refusé de témoigner contre lui.

Après le tollé soulevé par sa première sanction contre Rice, Goodell avait admis son erreur et instauré des suspensions plus sévères contre les batteurs de femmes dans les rangs de la NFL, le circuit sportif le plus riche et populaire aux États-Unis.

À noter que Barack Obama a cru bon réagir à cette controverse, qualifiant la violence conjugale par la voix de son porte-parole de «méprisable et inacceptable». Il a ajouté que la lutte contre ce fléau était l'affaire de tous les Américains.

Ajout : Dans un message publié ce matin sur Instagram, Janay Palmer défend son mari et critique les médias qui leur font «revivre un moment de nos vies que nous regrettons chaque jour». Et d'ajouter :

«De priver l'homme que j'aime de quelque chose pour laquelle il a travaillé d'arrache pied toute sa vie juste pour des cotes d'écoute est horrible.»