George H. W. Bush, le 16 janvier 1991 :

«Il y a tout juste deux heures, les forces aériennes alliées ont commencé une attaque sur des cibles militaires en Irak et au Koweït.»

Bill Clinton, le 16 décembre 1998 :

«Bonsoir. Plus tôt aujourd'hui, j'ai ordonné aux forces armées américaines de frapper des cibles militaires et de sécurité en Irak.»

George W. Bush, le 19 mars 2003 :

«Chers concitoyens. À cette heure-ci, les forces américaines et de la coalition ont engagé les premières opérations militaires pour désarmer l'Irak, libérer son peuple et défendre le monde contre un grave danger.»

Barack Obama, le 10 septembre 2014 :

«Chers compatriotes. Ce soir, je veux vous parler de ce que les États-Unis veulent faire avec nos amis et alliés pour affaiblir et, à terme, détruire l'État islamique.»

Comme le rappelle le journaliste du New Yorker Philip Gourevitch dans ce billet, tous les présidents américains depuis un quart de siècle ont prononcé un discours télévisé depuis la Maison-Blanche pour annoncer des frappes militaires en Irak (ainsi que dans un pays voisin dans le cas de Bush père et d'Obama).

Comme d'autres analystes et commentateurs, Gourevitch est sceptique sur les chances de réussite de la stratégie présentée par le 44e président mercredi soir. Il met notamment en doute la viabilité de la coalition internationale évoquée par le président, un sujet traité aujourd'hui à la Une du New York Times dans cet article, de même que la fiabilité des rebelles syriens que les États-Unis veulent équiper et entraîner.

Il n'est pas non plus rassuré par la déclaration d'Obama selon laquelle la stratégie employée par les États-Unis pour combattre les djihadistes au Yémen et en Somalie servira de modèle à la campagne contre l'État islamique.

Mais je m'éloigne de mon sujet. En réalisant que la stratégie des États-Unis face à l'Irak et à ses problèmes consistait depuis un quart de siècle à y larguer des bombes, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à cette définition de la folie attribuée tantôt à Benjamin Franklin, tantôt à Mark Twain, tantôt à Albert Einstein, entre autres :

«La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent.»