Dans la nuit du 30 au 31 décembre, cinq détenus de Guantanamo - trois Yéménites et deux Tunisiens - ont été transférés au Kazakhstan, portant à 28 le nombre de prisonniers libérés de la base américaine en 2014. Sur les 680 détenus que comptait la prison en 2003, il n'en reste plus que 127.

Selon cet article publié aujourd'hui dans le New York Times, Barack Obama entend utiliser les deux dernières années de sa présidence pour réduire ce nombre à 80, et peut-être même à 60, de sorte qu'il ne soit plus économiquement logique de garder la prison ouverte.

L'an dernier, les États-Unis ont dépensé 3 millions de dollars par détenu à Guantanamo, comparativement à un coût moyen de 75 000$ pour l'emprisonnement d'un détenu dans une prison «supermax» aux États-Unis, selon cet article. Les coûts de Guantanamo s'ajoutent bien sûr à la tache morale que constitue cette prison décrite par George W. Bush lui-même comme «un outil de propagande pour nos ennemis».

La fermeture de Guantanamo nécessiterait le transfert dans des prisons américaines d'une soixantaine de détenus dont le transfert dans des pays tiers n'a pas été approuvé par les six agences fédérales qui ont un mot à dire sur le sujet. Depuis 2009, des élus du Congrès, républicains pour la plupart, se sont cependant opposés à tout transfert de détenus de Guantanamo vers les États-Unis, empêchant le président Obama de réaliser une de ses promesses les plus importantes.

Reste à voir si l'argument économique les incitera à changer d'idée.