Depuis 1996, Ben Carson a raconté dans plusieurs livres et discours un tournant dramatique dans sa vie. À 14 ans, aveuglé par une colère pathologique, il a tenté de poignarder quelqu'un. Heureusement, précise-t-il, la lame de son couteau s'est cassée sur la boucle métallique de la ceinture du garçon qu'il voulait tuer. Après cet incident, conclut-il, il s'est tourné vers Dieu, qui l'a remis dans le droit chemin.

Le neurochirurgien à la retraite a fait allusion à cette histoire récemment après que Donald Trump lui eut reproché de manquer d'énergie. «Il fut un temps où j'étais d'humeur très volatile, vous savez. Mais j'ai changé», a déclaré le candidat républicain à la présidence, qui vient de détrôner le milliardaire pour la première fois dans un sondage national.

Lindsey Graham, un des adversaires de Carson, est également revenu sur cette histoire cette semaine, décrivant l'Afro-Américain de 63 ans comme «un gars qui a tenté de tuer quelqu'un à 14 ans».

Mais qu'en est-il vraiment de cette histoire de tentative de meurtre? À en juger par cet article de Gideon Resnick, Ben Carson en a donné plusieurs versions au cours des années. L'arme du meurtre raté est parfois un grand couteau de camping qu'il avait en main et dont il s'est servi pour attaquer une brute non identifiée qui se moquait de lui.

D'autres fois, c'est un couteau de poche qu'il a sorti pour poignarder un ami, prénommé «Bob», qui lui avait fait péter les plombs en changeant le poste de la radio qu'il écoutait. Parfois, l'agression se produit dans la maison de Bob, parfois à l'école, parfois dans la rue. Mais la conclusion est toujours la même.

«J'aurais très bien pu finir en prison plutôt qu'à Yale. Au lieu de cela, Dieu a utilisé cet incident pour m'aider à transformer ma vie», a-t-il écrit dans The Big Picture, son autobiographie publiée en 2000.

On imagine que plusieurs journalistes aimeraient décrocher une entrevue avec l'ami Bob.