Lors d'un dernier discours sur l'état de l'Union marqué au coin de l'optimisme, Barack Obama a néanmoins qualifié de «l'un de ses plus grands regrets» son incapacité de réaliser l'une des plus importantes promesses de sa première campagne présidentielle : mettre fin aux divisions partisanes à Washington et dans le reste des États-Unis.

À plusieurs reprises au cours de son discours, le président s'est attaqué à Donald Trump (sans le nommer) et au pessimisme qu'il incarne. «Il s'en est trouvé pour nous dire d'avoir peur de l'avenir, pour prétendre que nous pouvions stopper les changements, pour promettre de restaurer la gloire passée si nous parvenions à mater certains groupes ou idées qui menaçaient l'Amérique. À chaque fois, nous avons surmonté ces peurs.»

Plus tard, il a ajouté (voir la vidéo qui coiffe ce billet) : «C'est pourquoi nous devons rejeter toute politique qui attaque les gens en raison de leur race ou de leur religion. Cela ne relève pas de la rectitude politique. Cela relève de la compréhension de ce qui nous rend fort. Le monde nous respecte pas seulement en raison de notre arsenal; il nous respecte pour notre diversité, notre ouverture et la façon dont nous respectons chaque croyance.»

Fait remarquable, le Parti républicain s'en est également pris au «trumpisme» par la voix de la gouverneure de Caroline-du-Sud, Nikki Haley, qui a donné la réplique officielle au discours d'Obama. Je cite cette fille d'immigrés indiens :

«Dans cette période anxieuse, il peut être tentant de suivre les chants des sirènes des voix les plus en colère. Nous devons résister à cette tentation. Aucune personne désireuse de travailler dur, de respecter nos lois et d'aimer nos traditions ne devrait se sentir rejetée par ce pays.»

Cette réponse a suscité la critique de plusieurs internautes de droite hier soir. «Trump devrait expulser Haley», a notamment écrit la commentatrice Ann Coulter dans un des nombreux gazouillis qu'elle a pondus à propos de la gouverneure républicaine.