Chez les républicains, l'issue de la primaire de l'Arizona tenue hier n'a jamais fait de doute. Au pays du shérif Joe Arpaio, grand chasseur d'immigrés clandestins, Donald Trump est roi. Et il a dominé facilement ses rivaux, remportant 47,1% des voix contre 24,7% pour Ted Cruz et 10% pour John Kasich, ce qui lui permet d'empocher les 58 délégués en jeu dans cet État du sud-ouest.

Chez les démocrates, le verdict était un peu moins prévisible. Sachant qu'une victoire dans cet État important relancerait sa campagne après les défaites de la semaine dernière, Bernie Sanders y avait consacré beaucoup de temps et d'argent. Peine perdu. Hillary Clinton l'a battu de façon convaincante, récoltant 58,7% des suffrages contre 39,7% pour le sénateur du Vermont. Elle obtiendra 41 des 63 délégués «élus» de l'Arizona (ce total exclut les super-délégués de l'État).

Trump et Clinton ont eu beaucoup moins de succès lors des caucus tenus dans l'Utah ou l'Idaho, deux États moins populeux. Cruz a raflé les 40 délégués en jeu dans l'Utah en remportant 69% des voix contre 17% pour Kasich et 14% pour Trump.

Chez les démocrates, Sanders a profité d'un mode de scrutin qui lui est favorable et un électorat presque entièrement blanc pour engranger des victoires retentissantes lors des caucus de l'Utah (80% des voix) et de l'Idaho (78%). À l'issue des trois scrutins de la journée, il n'a cependant récolté que six délégués de plus que sa rivale, qui continue d'avoir une avance de plus de 300 délégués sur lui.

Bref, les verdicts de l'Arizona confirment les positions quasi imprenables dont jouissent Donald Trump et Hillary Clinton à la tête de leur course à l'investiture respective. Et les autres scrutins de la journée ne changent rien à la situation.

À moins d'abandonner la course, ce que lui conseille le blogueur progressiste Markos Moulitsas, Sanders remportera d'autres victoires dans des États qui lui sont favorables sur le plan démographique. Mais il semble incapable d'élargir sa base et d'attirer vers lui les électeurs plus âgés, plus fortunés et plus divers sur le plan ethnique qui lui permettraient de remporter les victoires écrasantes à New York, en Pennsylvanie, au New Jersey et en Californie dont il a besoin pour rejoindre Clinton.

P.S. : L'appui de Jeb Bush à Ted Cruz annoncé ce matin peut-il avoir une influence sur les électeurs? Mettons que je fais partie des sceptiques.