Les plus âgés ou férus de politique américaine se souviendront que Jerry Brown avait ni plus ni moins tenu le rôle de Bernie Sanders lors de la course à l'investiture démocrate de 1992. Refusant tout don supérieur à 100$, l'ancien (et futur) gouverneur avait mené une campagne populiste, dénonçant l'ALENA, la concentration de la richesse et les problèmes éthiques du meneur, Bill Clinton.

Vingt-quatre ans plus tard, Brown est de nouveau gouverneur de Californie, et son appui était sollicité par les deux démocrates qui se livrent une lutte vigoureuse pour remporter la primaire de son État, qui aura lieu le 7 juin en même que les scrutins tenus dans cinq autres États. Sanders avait de bonnes raisons d'espérer que l'ancien adversaire de Bill Clinton lui offre son soutien. Or, c'est plutôt à Clinton que Brown a donné son appui ce matin dans une lettre ouverte adressée «aux démocrates et aux indépendants».

«Le mardi 7 juin, j'ai décidé de voter pour Hillary Clinton parce que je crois que c'est la seule voie pour gagner la présidence et arrêter la candidature dangereuse de Donald Trump», a écrit le gouverneur, en rappelant notamment que le candidat républicain avait qualifié de «canular» le réchauffement climatique et promis d'annuler le traité de Paris sur le climat.

Clinton n'a pas besoin d'une victoire en Californie pour remporter l'investiture démocrate. Mais elle a démontré qu'elle tenait à gagner la primaire de cet État en écourtant d'une journée sa campagne au New Jersey pour pouvoir se concentrer sur les électeurs californiens.

En remportant la Californie, Clinton priverait Sanders d'un argument de taille pour poursuivre sa campagne jusqu'à la convention de Philadelphie en juillet. Elle serait aussi susceptible de distancer davantage Trump dans les sondages si Sanders se retirait de la course. Selon cet article de Dante Chinni, Clinton verrait en effet passer son avance sur Trump de 3 à 8 points de pourcentage, selon le plus récent sondage NBC News/Wall Street Journal, si elle parvenait à obtenir 70% des intentions de vote des partisans de Sanders qui refusent aujourd'hui de l'appuyer.