La cause de l'explosion qui a secoué le quartier Chelsea samedi soir n'était pas encore établie lorsque Donald Trump a annoncé à des partisans réunis à Denver qu'il s'agissait d'une bombe. Hier matin, sur Fox News, le candidat républicain à la présidence n'a pas manqué de se vanter de sa prescience.

«J'aurais dû être présentateur du journal. Je l'ai annoncé avant les nouvelles», a-t-il déclaré au cours d'une entrevue décousue où il a notamment affirmé sans preuve que la rectitude politique empêchait la police américaine d'agir contre les suspects de terrorisme et que «plusieurs liens étrangers» menaient aux attentats de samedi au New Jersey et à New York (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Peu après, Hillary Clinton a tenté d'utiliser ces mêmes attentats pour s'en prendre à Trump, le qualifiant de «sergent-recruteur» pour le groupe État islamique. «Nous ciblons les gars dangereux, et nous les arrêtons, mais nous ne ciblons pas une religion en entier», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. «Nous savons que les commentaires de Donald Trump ont été utilisés en ligne pour le recrutement de terroristes.»

Trump a réagi avec furie à cette attaque, attribuant la montée de l'EI à la «faiblesse» et à l'«inefficacité» de Clinton et les attaques terroristes en sol américain, y compris celle au Minnesota samedi, à «notre système d'immigration extrêmement ouvert». Après s'être dit en faveur du profilage, il a nié lors d'une entrevue en soirée vouloir cibler les musulmans.

«Je parle des personnes suspectes», a-t-il dit, niant avoir déjà prôné le profilage des musulmans.

Une chose est claire : chacun des principaux candidats présidentiels pense pouvoir dominer l'autre sur la question de la sécurité nationale qui revient à l'avant-scène à six jours du premier débat et à sept semaines du scrutin. Clinton mise sur les doutes ou les craintes de la majorité des électeurs à propos du tempérament de Trump. Et ce dernier mise sur la peur tout court.