Les républicains de la Chambre des représentants ont présenté hier leur plan pour remplacer la loi sur la santé de Barack Obamacare. Il faut se demander si le projet survivra à l'opposition des républicains conservateurs et modérés du Congrès.

Des conservateurs qualifient le plan d'«Obamacare Lite» ou d'«Obamacare 2.0» en raison notamment des crédits d'impôts qu'il offre pour permettre aux personnes à faible revenu de souscrire à une assurance-santé privée. Ils estiment que cette aide financière ressemble à celle en vigueur sous l'Obamacare, même si les crédits d'impôts aideront davantage les jeunes en santé que les personnes âgés et malades (on trouve ici l'explication de ce phénomène).

Des conservateurs s'opposent aussi au maintien jusqu'en 2020 du volet qui permet aux pauvres d'obtenir une assurance-santé par le biais du programme Medicaid. Ce maintien est un revirement majeur par rapport au plan initial des républicains qui prévoyait l'abandon immédiat de ce volet. Après 2020, cet élément de l'Obamacare qui a permis à des millions d'Américains d'être assurés pour la première fois de leur vie disparaîtrait.

Au moins quatre républicains modérés du Sénat ont cependant annoncé hier leur opposition à l'élimination de ce même volet, ce qui rend douteuse l'adoption du projet de loi au Sénat... si celui-ci survit à un vote de la Chambre. Notons que la Maison-Blanche a annoncé hier son appui au projet de loi de la Chambre.

Les conservateurs de la Chambre et du Sénat se réjouiront cependant de certains éléments du projet de loi dévoilé hier. Ceux-ci incluent la fin de l'obligation faite aux Américains de souscrire à une assurance-santé sous peine d'amende et l'élimination d'une taxe imposée aux plus riches pour financer une partie de l'Obamacare.

Le projet de loi conserve par ailleurs des éléments populaires de l'Obamacare, dont l'interdiction de refuser une couverture-santé aux personnes souffrant de conditions préexistantes et la possibilité d'étendre la couverture-santé des parents à leurs enfants jusqu'à l'âge de 26 ans.

Malgré ces éléments, les démocrates estiment que l'«Obamacare 0,5» (on doit l'expression à l'économiste et chroniqueur Paul Krugman) finira par creuser encore davantage les déficits tout en privant des millions d'Américains de leur couverture-santé ou en diminuant la qualité de cette couverture.