Après avoir obtenu un mandat de perquisition, le procureur spécial Robert Mueller possède les copies des publicités pro-Trump diffusées sur Facebook par une entreprise russe durant la campagne présidentielle américaine de 2016 et toutes les informations se rattachant aux comptes où elles ont été publiées.

La semaine dernière, Facebook a informé le Congrès avoir identifié au moins 3 000 publicités qui ont été diffusées entre juin 2015 et mai 2017 sur quelque 500 faux comptes utilisés par l'entreprise russe proche du Kremlin. Plusieurs des pubs cherchaient à créer la division sur des questions clivantes comme l'immigration et les droits des LGBT ou à déstabiliser la campagne d'Hillary Clinton.

Le fait qu'un juge ait octroyé un mandat de perquisition dans les circonstances est significatif. Selon les experts, cela veut dire que Mueller a de bonnes raisons de croire qu'un crime a été commis. Il est illégal, rappelons-le, pour des individus ou des entités étrangers de contribuer financièrement à des activités liées aux élections américaines.

Mueller pourrait ainsi inculper des personnes liées à l'entreprise russe (une usine à trolls dont le New York Times a déjà parlé dans cet article) qui a acheté les pubs sur Facebook et créer les faux comptes.

L'enquête de Mueller pourra peut-être éclaircir un mystère. L'usine à trolls a-t-elle eu une l'aide d'Américains pour s'assurer que sa propagande cible les groupes démographiques et les circonscriptions électorales susceptibles de changer l'issue de l'élection présidentielle. Selon cet article de Vanity Fair et ce reportage de Business Insider, les enquêteurs s'intéressent notamment au rôle joué par Jared Kushner pendant la campagne présidentielle au sein de l'équipe chargée des données sur l'électorat des États clés.