«Il savait dans quoi il s'embarquait.» Donald Trump aurait prononcé ces mots hier après-midi lors d'une conversation téléphonique avec Myehsia Johnson, veuve du sergent La David Johnson, tué dans des circonstances encore inexpliquées au Niger il y a deux semaines. «Mais quand ça arrive, ça fait quand même mal», aurait-il ajouté alors que la mère de deux jeunes enfants, enceinte de six mois, se rendait en voiture à l'aéroport international de Miami pour accueillir la dépouille de son mari.

Les paroles du président ont été rapportées par la représentante démocrate de Floride Frederica Wilson, qui les a entendues grâce au haut-parleur de la voiture dans laquelle roulait la veuve. «Je pense que c'est tellement insensible», a-t-elle dit au Miami Herald. «C'est fou. Pourquoi dites-vous cela? Vous ne dites pas cela à quelqu'un qui a perdu un membre de sa famille, le père, le pourvoyeur. Vous dites, 'Je suis désolé de votre perte. Il est un héros'.

«Je suis furieuse. Il ne peut même pas avoir un cercueil ouvert à ses funérailles parce son corps est tellement mutilé.»

Cette controverse s'ajoute à celle que Trump a soulevée lundi en affirmant faussement que Barack Obama et la plupart de ses autres prédécesseurs n'avaient pas fait d'appel téléphonique aux proches des soldats morts au combat.

Il en a remis une couche hier en déclarant qu'Obama n'avait pas appelé son chef de cabinet, le général John Kelly, après que celui a perdu son fils en Afghanistan. Cet article du Washington Post devrait vous convaincre que l'allusion de Trump n'a pas dû plaire à Kelly, qui a toujours insisté pour que la mort de son fils ne soit pas politisée.

P.S. : Trump a accusé sur Twitter la représentante démocrate d'avoir «complètement inventé» la teneur de sa conversation avec la veuve du sergent Johnson.

Ajout: La mère du sergent Johnson confirme la version de la représentante démocrate et ajoute : «Le président Trump a manqué de respect envers mon fils, ma fille, moi aussi et mon mari.»