Les démocrates du Congrès doivent-ils risquer de plonger l'État fédéral dans un «shutdown» (une paralysie partielle de ses activités) pour arracher aux républicains un accord qui régulariserait le statut des «Dreamers», ces quelque 800 000 jeunes clandestins arrivés enfants aux États-Unis et protégés jusqu'en septembre dernier par un programme (DACA) créé par l'administration Obama en 2012?

Le Congrès a jusqu'à vendredi pour adopter un budget provisoire qui assurerait le financement des activités de l'État fédéral. Un groupe de sénateurs bipartite avait présenté jeudi dernier à Donald Trump un accord de principe sur l'immigration qui avait semblé le séduire avant qu'il ne change soudainement d'opinion et explose lors d'une réunion où il a prononcé des propos jugés racistes sur les pays africains et les citoyens d'Haïti, comme le raconte le Washington Post dans cet article.

Les sénateurs démocrates représentant des États bleus ou aspirant à la présidence sont prêts à risquer un «shutdown» si leurs demandes concernant les «Dreamers» ne sont pas satisfaites d'ici vendredi, alors que les sénateurs représentant des États rouges et dont les sièges seront en jeu en novembre craignent qu'une telle stratégie ne leur nuise.

Contrairement à la réforme fiscale de Donald Trump, le budget provisoire ne peut être adopté au Sénat par une simple majorité. Soixante voix seront nécessaires.

Une paralysie du gouvernement ne serait pas nécessairement dénuée de risque pour les républicains. Une partie du public pourrait leur en imputer le blâme en tant qu'élus d'un parti qui contrôle la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès.

Qui plus est, les Dreamers comptent sur un capital de sympathie important au sein d'une majorité des Américains, y compris des républicains, qui souhaitent leur régularisation selon les sondages.

Mais la décision finale sur un «shutdown» reviendra aux démocrates. Que devraient-ils faire s'il n'y a pas d'accord sur les Dreamers?