Le Washington Post estime à six le nombre de sièges à la Chambre des représentants que les démocrates pourraient ravir aux républicains à l'occasion des élections de mi-mandat à la suite de la décision de la Cour suprême de Pennsylvanie de déclarer illégal le découpage des circonscriptions électorales de cet État.

La plus haute instance de Pennsylvanie a donné au parlement de l'État à majorité républicaine jusqu'au 9 février pour changer le tracé des circonscriptions afin que celui-ci n'avantage pas de façon indue leur parti, comme c'est le cas actuellement. On s'attend à ce que le gouverneur démocrate de l'État oppose son veto au nouveau découpage proposé par les républicains. Résultat : un tribunal de la Pennsylvanie aura la responsabilité de définir le tracé des circonscriptions qui sera utilisé pour les élections de novembre prochain.

La Pennsylvanie est l'un des États américains où sévit le cas le plus sévère de gerrymandering, ou charcutage électoral. Après que les républicains ont changé le tracé des circonscriptions pour la Chambre des représentants en 2010, ils ont remporté en 2012 13 des 18 sièges en jeu même s'ils ont récolté 1,5% moins de voix que les démocrates. Ils conservent aujourd'hui le même nombre de sièges même s'ils ont récolté environ le même nombre de voix que les démocrates en 2016.

Les républicains menacent de contester la décision de la Cour suprême de Pennsylvanie devant la Cour suprême des États-Unis, mais ils frapperont vraisemblablement un mur car la décision des juges locaux, rendus par quatre voix contre trois, est fondée entièrement sur la constitution du Keystone State.

La Cour suprême des États-Unis a elle même été saisie de cas de charcutage électoral sévissant dans d'autres États, dont le Wisconsin.

La carte qui coiffe ce billet est un bel exemple de charcutage électoral. Elle correspond à la circonscription représentée à la Chambre par Pat Meehan, qui se retrouve aujourd'hui dans l'eau chaude pour une autre raison. Ce père de famille âgé de 62 ans vient de perdre son poste au sein de la Commission de la Chambre sur l'Éthique après que le New York Times a révélé que son bureau avait utilisé l'argent des contribuables pour régler la plainte pour harcèlement sexuel d'une de ses employées.