Cette fois-ci, Donald Trump a accepté le jugement du ministère de la Justice et refusé de donner le feu vert à la diffusion d'une note des démocrates de la Chambre des représentants répliquant à celle des républicains qui accusait ce même ministère et le FBI d'abus de pouvoir dans l'enquête russe.

C'est du moins ce qu'a expliqué le conseiller juridique de la Maison-Blanche Donald McGahn dans une lettre adressée hier soir à la commission du Renseignement de la Chambre. Selon McGahn, le ministère de la Justice a identifié dans la note des démocrates des passages qui suscitent «des inquiétudes importantes pour la sécurité nationale et les intérêts des forces de l'ordre». Dans une lettre distincte, le directeur du FBI Christopher Wray et le numéro deux de la Justice, Rod Rosenstein, ont exprimé des préoccupations semblables.

Plusieurs démocrates ont aussitôt accusé la Maison-Blanche d'hypocrisie politique, rappelant que le président avait fait fi des avis exprimés par le ministère de la Justice et le FBI contre la publication du mémo des républicains. «Républicains et démocrates au sein de la commission du Renseignement ont voté UNANIMEMENT en faveur de la diffusion de ce mémo. [Donald Trump] n'est pas intéressé à la transparence, il est intéressé à se protéger lui-même et à faire dérailler l'enquête russe», s'est indignée sur Twitter la représentante démocrate d'Alabama Terri Sewell.

La Maison-Blanche n'a cependant pas fermé la porte à la diffusion éventuelle de la note des démocrates après un examen effectué en concert avec le ministère de la Justice pour en «atténuer les risques».

Les démocrates pourraient emprunter une autre voie : demander à l'ensemble de la Chambre de se prononcer sur la diffusion de la note. La tenue d'un tel vote nécessiterait cependant l'appui des dirigeants républicains.

Bref, il pourrait se passer plusieurs jours avant la publication de la note des démocrates, si jamais l'affaire aboutissait. En attendant, la note des républicains a déjà exercé une certaine influence sur l'opinion publique, surtout auprès de la base électorale du président. Elle accuse le ministère de la Justice et le FBI d'avoir abusé de leur pouvoir afin d'obtenir un mandat d'espionner Carter Page, ex-conseiller de l'équipe de campagne de Donald Trump. Et malgré ses omissions et ses interprétations tendancieuses, elle a permis à Donald Trump de se déclarer blanchi «complètement».