«Êtes-vous citoyen des États-Unis?» À quelques mots près, cette question sera posée à la fin du prochain recensement américain, en 2020, a annoncé hier soir le département du Commerce, provoquant une levée de boucliers parmi plusieurs États, dont la Californie et New York, qui ont promis de s'adresser aux tribunaux pour qu'elle n'y apparaisse pas.

La question a été ajoutée à la demande du ministère de la Justice dont le titulaire est Jeff Sessions. Ses critiques estiment qu'elle aura pour effet de pousser ceux qui ne sont pas citoyens - les résidents permanents ou les immigrés clandestins - à ne pas répondre au recensement. Ils craignent ainsi que le poids démographique de certains États dotés de populations d'immigrés importantes ne soit réduit au profit des États ruraux. Concrètement, cela pourrait notamment se traduire par la perte de sièges à la Chambre des représentants pour certains États bleus et la réduction des transferts fédéraux qui leurs sont destinés.

Dans une lettre annonçant sa décision, le département du Commerce affirme avoir ajouté la question pour pouvoir mieux s'assurer du respect de la loi sur le droit de vote de 1965. Les critiques de l'administration Trump n'en croient rien. Ils en ont pour preuve les efforts et critiques des républicains pour miner et contourner cette même loi.

La question sur la citoyenneté a disparu des recensements américains après celui de 1950. Selon la Constitution américaine, un recensement de la population de chaque État doit être conduit tous les dix ans.