La fumée âcre chargée de micro-particules nocives qui a envahi Moscou depuis près d'une semaine présente des risques importants pour la santé, mettent en garde des médecins pour lesquels la seule véritable protection est de quitter les zones affectées.

L'observatoire de la qualité de l'air à Moscou, Mosecomonitoring, a annoncé sur son site que la concentration de monoxyde de carbone était de 2,1 fois supérieure à la norme maximale lundi, contre 6,6 fois samedi.

Les particules nocives d'une taille de moins de 10 microns (PM10) dépassent encore plus largement le seuil européen de 0,05 milligramme par mètre cube. Lundi, elles étaient six fois plus importantes (0,3mg/m3). Samedi, un record avait été atteint, avec un nombre de particules 18 fois supérieur (0,9mg/m3).

La concentration de particules dans l'air ne doit pas dépasser dans l'Union européenne le seuil de 0,05mg/m3 plus de 35 jours par an.

L'air pollué contient aussi des hydrocarbures spécifiques, des concentrations importantes d'ozone, d'oxyde d'azote, d'ammoniaque et de l'hydrogène sulfuré. À contrario, le taux d'oxygène dans l'air est en baisse.

Pour le docteur Pavel Loguinov, du Centre médical européen dans la capitale russe, la liste des problèmes de santé susceptibles d'être provoqués par la fumée est longue : bronchites, asthme, allergies, infections pulmonaires et oculaires. Par ailleurs, le manque d'oxygène dans l'air peut être à l'origine de problèmes cardio-vasculaires.

Et pour se protéger efficacement, les moyens sont rares. «La seule chose qui aide vraiment, c'est de partir de Moscou» en particulier pour les populations à risque, «les malades chroniques, les personnes âgées, les enfants, les nourrissons et les femmes enceintes», a expliqué à l'AFP le docteur Loguinov.

«Pour la respiration, les masques chirurgicaux et autres aident un peu contre les irritations provoquées par la fumée, mais cela ne règle pas le problème du manque d'oxygène dans l'air. On ne respire pas plus facilement», souligne le médecin.