Les mesures restrictives pour lutter contre la grippe porcine étaient progressivement levées au Mexique, en Chine et ailleurs, mais les autorités sanitaires mondiales ont appelé à ne pas baisser la garde face à une résurgence possible du virus.

Après les commerces, restaurants et sites archéologiques la veille, c'était au tour des musées, établissements scolaires et lieux de divertissement de rouvrir leurs portes jeudi dans la capitale mexicaine, après plus d'une semaine de psychose.

La Chine a levé certaines mesures de quarantaine contre des personnes soupçonnées d'être contaminées, tandis que la Russie levait l'interdiction d'importer du porc de cinq Etats américains, tout en la maintenant pour huit autres, le Mexique, l'Espagne et la Grande-Bretagne.

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a appelé jeudi à «maintenir l'état d'alerte et la surveillance» du virus, alors que la mobilisation pour préparer un vaccin contre la nouvelle grippe a produit ses premiers résultats, avec le premier séquençage du génome du virus A H1N1 au Canada.

Le directeur général en exercice de l'OMS, Keiji Fukuda, a confirmé que le virus était plus bénin que celui qui avait provoqué la pandémie de grippe espagnole en 1918, mais averti qu'il pourrait suivre le même cheminement et devenir plus virulent plus tard cette année.

«Nous ne pensons pas maîtriser totalement la sévérité du phénomène», a souligné M. Fukuda aux responsables asiatiques lors d'une vidéoconférence depuis Genève.

Malgré l'annonce de treize nouveaux décès, dont plusieurs récents, le Mexique, qui déplore 42 morts et un millier de malades de la grippe porcine, commence à tourner la page.

Un grand nettoyage se poursuivait pour tous les établissements scolaires du pays, qui rouvriront progressivement à partir de jeudi, comme les musées, cinémas, théâtres, bars et discothèques de la capitale.

L'OMS chiffre à 1.893 dans 23 pays le nombre de cas confirmés de grippe porcine, qui a fait 31 morts au total.

Avec deux nouveaux cas en Israël, la contagion se poursuit. Les autorités américaines comptabilisaient mercredi 642 cas confirmés de grippe A(H1N1), soit 239 de plus que la veille, dans 41 des 50 Etats.

Au Canada, le nombre de cas confirmés de grippe porcine A(H1N1) a passé la barre des 200 mercredi. La Pologne est devenue le 24è pays contaminé.

Le Canada a annoncé mercredi avoir réalisé le premier séquençage du génome du virus, qui pourrait aider à la mise au point d'un vaccin.

C'est «une étape importante», qui va «permettre de mieux comprendre l'origine du virus, comment il se répand, comment il réagit et comment il change», a expliqué le Dr Frank Plummer, directeur du laboratoire national de microbiologie de Winnipeg qui a fait cette découverte.

Aux Etats-Unis, où la grippe porcine a fait deux morts, de premiers pas ont été accomplis pour la mise au point d'un vaccin, a annoncé au Congrès un responsable des Instituts de la santé (NIH).

La première étape consistait à isoler le virus, ce que les scientifiques américains ont fait. La deuxième, actuellement en cours, sera de créer des «souches du virus» afin de produire des vaccins pilotes qui pourront être testés sur des humains.

Par ailleurs, la FDA, l'agence américaine des médicaments, a autorisé le groupe pharmaceutique français Sanofi-Pasteur à produire aux Etats-Unis des vaccins anti-grippe, pour accroître les capacités de production.

La Chine a commencé à lever les mesures de quarantaine prises contre les passagers d'un vol sur lequel avait voyagé un Mexicain porteur du virus et contre des étudiants canadiens confinés dans un hôtel, bien que ne présentant pas de symptômes.

Pékin a défendu jeudi ses mesures pour prévenir l'épidémie de grippe porcine, critiquées notamment par le Mexique, estimant qu'elles sont nécessaires pour éviter des «conséquences catastrophiques» et sa propagation en Asie.