Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni samedi matin sur le dossier nucléaire iranien, est parvenu à un accord sur un projet de résolution rappelant la validité des sanctions en vigueur à l'encontre de Téhéran, mais n'en ajoutant pas de nouvelles.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a rappelé samedi la validité des sanctions infligées à l'Iran pour son refus de cesser ses activités nucléaires sensibles, mais n'en a pas ajouté de nouvelles comme l'auraient souhaité les Occidentaux.

Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres et numérotée 1835, le Conseil rappelle ses précédentes résolutions et réitère l'exigence que l'Iran remplisse «pleinement et sans retard» les obligations qui en découlent.

Il rappelle également l'engagement pris en mars par les six grandes puissances qui se sont chargées du dossier, de poursuivre une «double stratégie» composée de sanctions et de mesures incitatives, face au problème nucléaire iranien.

Ces six puissances sont les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne.

Enfin, le Conseil réaffirme son attachement à «une prompte résolution négociée du problème dans ce contexte et salue la poursuite des efforts à cet égard».

Le Conseil de sécurité a déjà adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions, exigeant de l'Iran qu'il suspende son programme d'enrichissement d'uranium. Les Occidentaux soupçonnent ce programme d'être destiné à produire la bombe atomique, ce que Téhéran dément.

La dernière résolution, adoptée en mars, donnait 60 jours à l'Iran pour se plier aux injonctions de l'ONU.

Or dans un nouveau rapport publié la semaine dernière, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) a dénoncé son refus de cesser ses activités d'enrichissement d'uranium et l'absence de progrès dans les discussions avec Téhéran sur la véritable nature de son programme nucléaire.

Sur la base de ce rapport, les Occidentaux auraient souhaité alourdir les sanctions déjà en vigueur mais la Russie leur a fait savoir qu'elle y était opposée.

«Nous estimons que ce n'est pas le moment, que davantage de discussions sont nécessaires avec les Iraniens, qu'il y a encore de la place pour la diplomatie», avait déclaré vendredi l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitaly Tchourkine.

Moscou avait même demandé l'annulation d'une réunion ministérielle des «Six» prévue jeudi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, qui devait, selon Washington, «explorer» de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Des diplomates européens s'étaient aussitôt inquiétés du risque qu'un blocage des négociations jusqu'à la fin du mandat du président américain George W. Bush fin janvier n'incite Israël à intervenir militairement en Iran.

Vendredi, une réunion impromptue des «Six» avait débouché sur un accord sur le texte a minima adopté samedi, leur permettant ainsi d'afficher leur unité face à l'Iran.

Le chef de la diplomatie britannique David Milliband, s'exprimant dans les couloirs de l'ONU samedi, a déclaré que la résolution serait un signe clair que la détermination des Six «n'a pas faibli».

«La 1835 réaffirme la grave préoccupation de la communauté internationale vis-à-vis de la poursuite par l'Iran de son programme nucléaire et de son refus de coopérer» avec l'AIEA, il était nécessaire que nous réagissions», a dit à la presse après l'adoption l'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert.

«Cette étape est importante et elle montre que la communauté internationale est extrêmement unie dans sa condamnation, en même temps que dans son espoir que l'Iran finira par comprendre que le dialogue et la coopération sont la seule voie de sortie», a-t-il ajouté.

Son collègue américain, Zalmay Khalilzad, a lui aussi souligné que l'adoption du texte à l'unanimité démontrait que «la communauté mondiale est unie sur cette question» et que l'Iran «doit coopérer.»

Pour sa part, l'Iran avait rejeté par avance la nouvelle résolution, la qualifiant de «non constructive» et assurant qu'elle ne résoudrait «aucun des problèmes» concernant son programme nucléaire.