La société en commandite Gaz Métro a récemment été condamnée par le Tribunal des droits de la personne à payer 220 000 $ à sept femmes pour discrimination sexuelle.

C'est que, selon le Tribunal, celles-ci avaient été victimes de «discrimination systémique» alors qu'elles tentaient d'obtenir un poste de préposé au réseau, un travail manuel effectué le plus souvent par des hommes.

En 1995, alors que l'entreprise s'appelait toujours Gaz Métropolitain, six d'entre elles avaient été recalées lors d'une opération de recrutement ayant pourtant pour objectif - et c'est le comble - d'embaucher davantage de femmes. Une septième avait été écartée deux ans plus tard, après qu'un examen médical eut révélé qu'elle était enceinte.

Le Tribunal des droits de la personne souligne que le processus de sélection était «contaminé par la subjectivité, l'arbitraire et un grand pouvoir de discrétion» des responsables. Ceux-ci, par leur «incompétence», ont opéré «un système de recrutement entaché de discrimination envers les femmes», selon le jugement.

D'après certains témoignages, même les épreuves de sélection elles-mêmes étaient problématiques.

Par exemple, lors d'un examen pratique, on avait donné un outil anormalement graisseux à une candidate qui devait se mettre à quatre pattes pour assembler des tuyaux. Autre exemple: en entrevue, on questionnait les candidates sur leur capacité à s'adapter aux comportements sexistes de leurs éventuels collègues.