Cuba a subi pour «5 milliards de dollars» de pertes lors du passage des ouragans Gustav et Ike, ont estimé les autorités cubaines dans un «bilan encore préliminaire» sur les conséquences de ce désastre naturel, le «pire de son histoire», rendu public lundi.

Il s'agit de la catastrophe la «plus dévastatrice» du genre «dans toute l'histoire de Cuba» alors que plus de 443 000 habitations ont été endommagées, 63 000 détruites, des pylônes à haute tension et des réseaux électriques mis hors d'usage, et plus de 135 000 hectares de cultures et de plantations affectées, selon un message officiel lu à la télévision d'État.

«Des estimations encore préliminaires des dégâts causés en moins de dix jours sur le territoire national par les deux ouragans chiffrent les pertes à environ 5 milliards de dollars», selon le texte.

Ces ouragans avaient par ailleurs entraîné l'évacuation de 3,17 millions de personnes, sur une île qui compte 11 millions d'habitants, et plus de 200 000 «seront encore sans maison pendant une certain temps», selon le texte.

Gustav a dévasté l'ouest de l'île communiste le 30 août dernier et Ike, la partie orientale et centrale du pays la semaine dernière. Ce dernier ouragan a fait 7 morts sur l'île, les premiers depuis Dennis en 2005, qui avait fait 16 tués, mais pour 1,4 milliard de dollars de dégâts.

L'ouragan Michelle en 2001 avait causé selon les autorités pour 1,4 milliard de dollars de pertes.

L'ancien président cubain Fidel Castro, 82 ans, encore très influent même s'il a laissé il y a deux ans le pouvoir à son frère Raul, avait estimé entre 3 et 4 milliards de dollars les pertes après le passage du seul ouragan Gustav.

Plusieurs organisations et pays, dont la Russie et le Venezuela, ont offert une aide.

Cette catastrophe a par ailleurs suscité un début de polémique avec les États-Unis alors que les autorités cubaines leur ont plusieurs fois demandé, en vain jusqu'ici, de suspendre pour six mois l'embargo imposé sur la vente de matériaux de construction et l'accès aux crédits.

La Havane a déclaré avoir refusé pour cette raison un «don» des États-Unis qui ont de leur côté affirmé avoir fourni une aide aux sinistrés cubains à travers des ONG.

Les États-Unis imposent depuis 1962 un embargo contre l'île communiste, sauf pour les produits alimentaires et pharmaceutiques.