L'Union européenne a décidé lundi d'attendre que le nouveau gouvernement d'union nationale au Zimbabwe prenne «des mesures pour restaurer la démocratie» avant de relancer son aide économique à ce pays.

Les ministres européens des Affaires étrangères réunis lundi à Bruxelles ont assuré que l'UE était prête «à adopter un ensemble de mesures de soutien économique et d'appui à un gouvernement de transition» à la condition que ce gouvernement prenne «des mesures pour restaurer la démocratie et l'état de droit au Zimbabwe - notamment en organisant des élections transparentes et pluralistes - et pour promouvoir le redressement économique du pays».

«Je serais réticent à adoucir les sanctions tant qu'on ne verra pas de résultats concrets», a expliqué le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini.

L'UE a salué l'accord signé lundi entre le président Robert Mugabe et le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai mais elle a également souligné qu'elle «étudiera les détails de l'accord et sera attentive à sa mise en oeuvre, qui impliquera l'arrêt immédiat de toute forme d'intimidation et de violence».

Les chefs de la diplomatie examineront «l'évolution de la situation» lors de leur prochaine réunion le 13 octobre à Luxembourg, ont-ils précisé.

L'UE a suspendu en 2002 son aide au Zimbabwe, excepté pour les projets de soutien direct à la population (santé, éducation, micro-projets) et d'aide humanitaire, qui représentaient 91 millions d'euros en 2007.

Environ 108 millions d'euros du 9e Fonds européen au développement (2003-2007) ont été suspendus et pourraient, si la situation changeait, être reprogrammés pour le 10e FED (2008-2013). Etant donné le chaos économique dans lequel se trouve le pays, l'enveloppe d'aide totale pourrait même être supérieure.

Les 27 restent également «préoccupés par la situation humanitaire au Zimbabwe» et réclament donc «la levée immédiate de toutes les restrictions encore imposées à l'acheminement de l'aide humanitaire et aux activités humanitaires des organisations non-gouvernementales».

La déclaration adoptée lundi ne fait aucune mention des sanctions européennes contre le régime zimbabwéen et de leur possible levée.

Quelque 168 personnes, dont Robert Mugabe et sa femme Grace, ainsi que quatre entreprises qui financent le régime, sont actuellement interdites de séjour dans l'UE et leurs avoirs sont gelés.

L'Union européenne a en revanche renoncé à durcir ces sanctions en ajoutant une dizaine de noms à cette liste, comme elle l'avait prévu jeudi juste avant l'annonce de la conclusion d'un accord à Harare.