Le récent test opéré par l'Iran visant à mettre en orbite un satellite factice à l'aide d'une fusée a échoué, a affirmé mardi un responsable de la défense américain, sous couvert d'anonymat.

«Nous avons détecté un tir de missile depuis l'Iran le 16 août et nos informations indiquent qu'il n'a pas réussi», a-t-il déclaré, en précisant: «Il n'a pas atteint l'orbite».

Téhéran a annoncé avoir lancé avec succès dimanche une fusée de fabrication locale et réussi à mettre en orbite un «satellite d'essai».

Mais au lendemain du lancement, l'Iran n'a fourni aucune information sur les performances du lanceur, dont la télévision n'a montré que de brèves images du vol.

Selon ce responsable américain, le missile iranien n'a gagné que peu d'altitude après le lancement.

«C'était un essai plutôt pas concluant», a-t-il commenté. La fusée «ne s'est certainement pas élevée très au-dessus du sol et n'a clairement pas atteint les objectifs revendiqués par les Iraniens».

Dimanche, la Maison Blanche avait qualifié d'«inquiétant» ce lancement, en indiquant craindre que les Iraniens ne fassent «double usage» de ces technologies «pour leur programme de missiles balistiques».

Les pays occidentaux, États-Unis en tête, craignent que l'Iran puisse détourner son programme nucléaire civil à des fins militaires alors que Téhéran a démenti que telle soit son intention.

La Russie a rétorqué mardi qu'il n'y avait pas de «raison de s'inquiéter» du lancement par l'Iran d'une fusée dans l'espace et jugé «injustifiée» toute tentative d'utiliser cet essai pour expliquer l'implantation du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est.

«L'inquiétude exprimée par les États-Unis sur l'utilisation de la technologie des fusées par l'Iran dans des missiles balistiques, n'a pas de fondement», a estimé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

«L'Iran avait déjà certains types de missiles balistiques d'une portée allant jusqu'à 2000 kilomètres. Il suffisait de les équiper d'un propulseur supplémentaire», selon Moscou, farouchement opposé au projet de bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, que Washington justifie par la menace représentée par des «États voyous» comme l'Iran.