L'ancien président Bill Clinton, comme sa femme Hillary la veille, a oublié les cicatrices des primaires pour mettre tout son poids dans la balance mercredi à Denver en faveur du candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama.

Accueilli comme une rock-star par la convention démocrate dans une grande salle de sport de la capitale du Colorado, le Pepsi Center, Bill Clinton a chanté les louanges du sénateur de l'Illinois, aussi bien, sinon mieux, que l'ancienne Première dame 24 heures avant lui.

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Alors que Hillary Clinton avait appelé les démocrates à s'unir derrière son ex-rival, elle n'était pas revenue sur son argument principal pendant la longue et difficile campagne des primaires, à savoir que M. Obama n'était pas prêt à devenir président des États-Unis en raison de son inexpérience.

Volontaire ou pas, cette omission avait été immédiatement exploitée par le camp républicain du candidat John McCain, qui reprend à son compte depuis plusieurs jours les slogans qu'utilisait Mme Clinton contre M. Obama au premier semestre.

Mais Bill Clinton, qui reste le dernier démocrate à avoir été élu président et le seul membre de son parti depuis Franklin Roosevelt à avoir été réélu à la Maison-Blanche, n'a pas mâché ses mots: «Barack Obama est prêt à être président des États-Unis», a-t-il lancé.

«Tout ce que j'ai appris en huit ans de présidence et tout ce que j'ai accompli depuis, aux États-Unis et dans le monde, m'ont convaincu que Barack Obama est l'homme pour ce job», a insisté M. Clinton, réputé pourtant entretenir des relations difficiles avec M. Obama.

L'ancien président, aujourd'hui âgé de 62 ans, a assuré qu'il ferait «tout» pour faire élire M. Obama en novembre, comme Hillary Clinton l'avait affirmé mardi soir.

«Hillary nous a dit sans équivoque qu'elle ferait tout ce qu'elle peut pour faire élire Barack Obama. Avec moi, ça fait deux», a dit l'ancien président, follement acclamé par les délégués démocrates.

«En fait, a-t-il ajouté en souriant, ça en fait 18 millions parce que, comme Hillary, je veux que vous tous qui l'avez soutenue votiez pour Barack Obama en novembre».

Dans les tribunes, approuvant de la tête le discours de Bill Clinton, se trouvaient sa femme Hillary, leur fille Chelsea et Michelle Obama, l'épouse du candidat démocrate.

Développant avec son éloquence coutumière les sujets qui lui sont chers, comme la protection sociale, le combat contre le sida et d'autres maladies contagieuses, M. Clinton a aussi lancé une attaque frontale contre les républicains.

Tout en reconnaissant que M. McCain était «un homme de bien qui a servi héroïquement notre pays et a terriblement souffert au Vietnam», M. Clinton a appelé à envoyer à ses adversaires «un message qui résonnera depuis les Rocheuses dans tous les États-Unis: Merci, mais non merci».

«Chers amis démocrates, il y a 16 ans, vous m'avez donné l'honneur de conduire notre parti vers la victoire et diriger notre pays dans une nouvelle ère de paix et de prospérité largement partagée», a assuré M. Clinton.

«Ensemble, nous avons gagné une campagne pendant laquelle les républicains ont dit que j'étais trop jeune et trop inexpérimenté pour être commandant en chef», a rappelé M. Clinton, élu président à 46 ans. Barack Obama en a 47.

«Ca vous rappelle quelque chose? Cela n'a pas marché en 1992, parce que nous étions du bon côté de l'histoire. Et cela ne marchera pas en 2008, parce que Barack Obama est du bon côté de l'histoire», a promis Bill Clinton.

«Barack Obama va nous éloigner de la division et de la peur de ces huit dernières années pour nous faire retrouver l'unité et l'espoir. Si, comme moi, vous croyez toujours qu'il doit y avoir un endroit aux États-Unis qui s'appelle Espoir, alors rejoignez Hillary, Chelsea et moi-même pour faire de Barack Obama le prochain président des États-Unis», a conclu M. Clinton.