Avec, en toile de fond, un cessez-le-feu incertain entre Géorgiens et Russes, George W. Bush a annoncé hier l'envoi de la secrétaire d'État Condoleezza Rice en France et en Géorgie pour trouver une solution à une crise dont il avait semblé être jusque-là un spectateur impuissant.

Au lendemain de l'accord de paix intervenu entre Moscou et Tbilissi, le président américain a également promis une aide humanitaire à la Géorgie, tout en exprimant son inquiétude quant aux informations sur la poursuite des opérations russes dans ce pays.

«Nous attendons de la Russie qu'elle respecte ses engagements de cesser toutes ses actions militaires et nous attendons de toutes les forces russes qui ont pénétré en Géorgie ces derniers jours qu'elles se retirent de ce pays», a-t-il déclaré dans un discours télévisé depuis la roseraie de la Maison-Blanche.

«Les États-Unis d'Amérique se tiennent au côté du gouvernement démocratiquement élu de la Géorgie et insistent pour que la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie soient respectées», a-t-il ajouté, flanqué de Condoleezza Rice et du secrétaire à la Défense, Robert Gates, à qui il a demandé d'organiser l'acheminement vers la Géorgie de l'aide américaine.

«Solidarité» américaine

Avant que le président américain ne s'exprime ainsi, celui de la Géorgie, Mikheïl Saakachvili, avait accusé les forces russes de destruction et de pillage dans la ville stratégique de Gori. Des journalistes occidentaux y ont vu des chars et des blindés patrouiller les rues. Ils ont aussi interviewé des habitants en fuite qui dénonçaient des pillages perpétrés par des troupes irrégulières de la république séparatiste géorgienne d'Ossétie-du-Sud.

Dans une entrevue diffusée sur la chaîne CNN, le président géorgien a exhorté le prétendant républicain à la Maison-Blanche, John McCain, et les autres responsables américains d'aider son pays en passant de la «parole au geste». La veille, le sénateur McCain avait exprimé la solidarité des États-Unis à la cause géorgienne en déclarant: «Aujourd'hui, nous sommes tous géorgiens.»

Le président Bush a indiqué que Condoleezza Rice se rendra dans la capitale géorgienne pour exprimer cette «solidarité» américaine. Elle s'arrêtera d'abord en France, où elle s'entretiendra avec le président Nicolas Sarkozy, qui a négocié le cessez-le-feu entre la Géorgie et la Russie.

Au moment du discours du chef de la Maison-Blanche, hier matin, un avion américain C-17 était en route vers la Géorgie pour y acheminer de l'aide humanitaire.

«Et dans les jours qui viennent, nous utiliserons les avions américains ainsi que les forces navales pour délivrer une assistance médicale et humanitaire» aux victimes du conflit, a président le président Bush.