Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé lundi qu'il ne signerait pas un accord de paix avec Israël qui ne stipulerait pas la libération de tous les prisonniers palestiniens.

«Il n'y aura pas de paix sans la libération de tous les prisonniers», a déclaré M. Abbas en haranguant dans la Mouqataa, son QG à Ramallah, un groupe de 198 détenus libérés lundi par Israël.

«La libération de ce groupe nous comble de joie mais nous ne serons pas tranquilles avant la libération de tous les prisonniers, les 11 000 qui attendent toujours», a-t-il ajouté.

Les 198 prisonniers ont été libérés par Israël dans un geste de bonne volonté à l'égard de de M. Abbas. Dans un premier temps Israël et les Palestiniens avaient fait état de 199 prisonniers qui devaient être libérés.

«Nous saluons aujourd'hui 198 héros de notre peuple», a affirmé M. Abbas.

Le plus ancien détenu palestinien en Israël, Saïd Al-Attaba, 56 ans, qui purgeait depuis 1977 une peine de prison à vie, et Mohammad Ibrahim Abou Ali, alias «Abou Ali Yatta», emprisonné depuis près de 30 ans, font partie des détenus libérés. Les deux hommes avaient été reconnus coupables d'implication dans des attaques anti-israéliennes meurtrières.

Avant d'être salués par M. Abbas, les prisonniers se sont recueillis dans la cour de la Mouqataa sur la tombe de Yasser Arafat, le chef historique des Palestiniens décédé en novembre 2004.

Ces libérations sont survenues quelques heures avant une nouvelle visite en Israël et chez les Palestiniens de la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice pour des entretiens axés sur leurs difficiles négociations de paix en cours.

À cet égard, M. Abbas a affirmé qu'un éventuel accord avec Israël devait apporter un règlement à toutes les questions, soulignant qu'il rejetterait un accord partiel.

«Toutes les questions, dont le sort de Jérusalem, des réfugiés, des colonies et des frontières doivent être réglées. Nous n'accepterons aucun autre accord», a-t-il dit.