La province sunnite d'Al-Anbar, dans l'ouest de l'Irak, était dimanche en état d'alerte à la veille du transfert de la sécurité des mains de l'armée américaine à celles des forces irakiennes, a annoncé la police.

«Nos forces sont prêtes à assurer la sécurité à partir de demain» lundi, a déclaré à l'AFP le nouveau chef de la police d'Al-Anbar, Majid al-Assafi. «Elles contrôlent la situation. Nos troupes sont en état d'alerte pour éviter tout problème durant le transfert.»

Al-Anbar est la première province sunnite a passé aux mains des Irakiens. Jusqu'à présent, les dix autres provinces dont les forces irakiennes de sécurité ont pris le contrôle étaient à majorité chiite.

Les forces américaines patrouillaient dimanche dans les artères de Ramadi, la capitale de la province d'Al-Anbar qui fut pendant longtemps le fief des insurgés avant de devenir un symbole de stabilité.

A la veille du début du ramadan, les marchés étaient bien achalandés.

Les habitants étaient partagés sur ce transfert. «Nous sommes heureux que les forces irakiennes prennent le contrôle de notre province plutôt que les forces étrangères. C'est aux Irakiens de protéger les Irakiens», assurait Ahmed Abdel Salam, 30 ans.

Mais Thar Mohammad, un autre habitant de Ramadi, se montrait plus sceptique sur la capacité d'intervention des forces irakiennes. «Nos forces ne sont pas prêtes. Je suis désolé de le dire, mais la corruption est largement répandue au sein de nos troupes», disait-il.

Les sunnites d'Al-Anbar ont été les premiers à s'opposer aux forces américaines quelques jours après le renversement du régime de Saddam Hussein, en mars 2003, et ils ont mené une rébellion sanglante contre l'«occupant».