Le président bolivien Evo Morales a annoncé lundi soir son intention de lancer dans quelques semaines un dialogue à l'échelon national avec notamment l'opposition, les syndicats et les maires.

Le président socialiste a été confirmé par référendum dimanche à son poste ainsi que ses principaux opposants libéraux.

«Je n'attends pas de coup de téléphone» a dit M. Morales. Mais «lorsque la Cour nationale électorale me fera parvenir les résultats officiels (dans vingt à trente jours) alors nous convoquerons les gouverneurs et les syndicats civils et ruraux pour un dialogue», a ajouté M. Morales dans une conférence de presse au palais présidentiel.

Le président, qui selon les chaînes de télévision a obtenu 63% de votes en sa faveur, a indiqué que les résultats allaient «nous obliger à nous rassembler pour un dialogue pour l'unité de la Bolivie et pour la justice sociale».

Toutefois, selon les critères retenus, les gouverneurs de régions (cinq opposants et quatre pro-gouvernementaux) devraient participer au dialogue ainsi que les maires et les syndicats sur lesquels le MAS (Mouvement vers le socialisme), le parti soutenant M. Morales, exerce une grande influence.

Les problèmes à résoudre sont très sensibles puisqu'il faut réviser le projet de Constitution, qualifiée d' «indigéniste et étatiste» par les opposants libéraux. De plus il faudra définir la place dans la Constitution des autonomies régionales, défendues farouchement par cinq des neuf gouverneurs de Bolivie.

M. Morales a souligné que la négociation devrait se réaliser «pour le peuple» et «non pour des groupe de familles», terme désignant les chefs d'entreprises et les gros propriétaires. On devra aussi parvenir à «un pacte fiscal» pour régler l'épineux dossier du partage de l'IDH, l'impôt sur les hydrocarbures entre l'État et les régions.

Le président de gauche affronte l'oppostion du puissant gouverneur de Santa Cruz (est) Ruben Costas et de trois autres gouverneurs confirmés dans leurs fonctions avec de 58 à 70% des voix lors du referendum de dimanche.

Le dialogue, complétement bloqué depuis six mois entre le gouvernement et l'opposition a provoqué une grave crise politique.