Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a accusé la Russie de chercher à «tromper l'opinion mondiale» concernant le retrait de ses troupes de Géorgie, dans une interview diffusée jeudi sur le site Internet de la chaîne d'information France 24.

«Les Russes cherchent à tromper l'opinion mondiale. Ils affirment qu'ils respectent les promesses faites à Nicolas Sarkozy (concernant un retrait de Géorgie, ndlr) alors qu'en fait, ils se retirent de grandes zones urbaines comme Gori pour se regrouper dans des endroits stratégiques», a déclaré M. Saakachvili dans un entretien réalisé mercredi soir.

«Ils ont par exemple pris Akhalgori (au nord-ouest de Tbilissi, ndlr), qui revêt une importance stratégique. Ils creusent près du port de Poti, le principal de Géorgie, et construisent des fortifications. Et ils continuent de détruire des infrastructures civiles dans tout le pays», a-t-il affirmé.

L'objectif des troupes russes est de «contrôler des points très sensibles pour continuer à détruire mon pays, fragiliser son gouvernement, détruire son économie» et, au bout du compte, «en finir avec l'indépendance de la Géorgie et se débarrasser de son gouvernement», a estimé le président géorgien.

Le président russe Dmitri Medvedev a promis que le retrait russe de Géorgie serait achevé les 21 ou 22 août.

Mercredi, aucun retrait massif des forces russes, mais des mouvements de convois en direction du nord, vers la Russie, étaient visibles en Géorgie.

Jeudi matin, un journaliste de l'APF a constaté que les militaires russes et leurs blindés étaient toujours postés sur la route conduisant de la capitale géorgienne Tbilissi à la ville de Gori. Aux abords de la petite ville d'Akhalgori, des militaires et un char russe étaient postés.

La Russie a déployé ses troupes en profondeur en territoire géorgien pour «contraindre la Géorgie à la paix», après une offensive militaire lancée le 7 août par la Géorgie contre sa république rebelle pro-russe d'Ossétie du Sud afin d'en reprendre le contrôle.