La juge sud-africaine Navanethem Pillay est officiellement devenue lundi la nouvelle haut-commissaire de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour les droits de l'Homme.

L'Assemblée générale de l'ONU a confirmé la femme de 57 ans dans l'une des fonctions les plus prestigieuses de l'organisation internationale. Mme Pillay dirigera près de 1000 employés et disposera d'un budget de près de 120 millions $.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit heureux de l'appui de l'Assemblée générale envers celle qu'il avait pressentie pour un mandat de cinq ans.

Diplômée en droit de la prestigieuse université américaine Harvard, Navanethem Pillay travaille comme juge à la Cour pénale internationale de La Haye, aux Pays-Bas, depuis 2003.

Mme Pillay succédera à la Canadienne Louise Arbour, qui avait annoncé en mars dernier qu'elle quitterait son poste à la fin de son mandat, en juin.

Au cours de son mandat de quatre ans, Mme Arbour a critiqué plusieurs gouvernements, du Zimbabwe à la Chine. Sa critique de la guerre américaine contre le terrorisme avait causé du mécontentement aux États-Unis en 2005. Elle a critiqué le recours à la peine de mort par la Chine et a affirmé que la guerre menée par les États-Unis contre le terrorisme menaçait l'interdiction totale de la torture dans le monde, citant des rapports de centres de détention secrets américains.

La femme de 61 ans a de plus réussi à faire doubler les effectifs du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme durant son mandat.

En juin dernier, le président du Conseil du Trésor, Vic Toews, et le secrétaire d'État, Jason Kenney, ont dit de Louise Arbour qu'elle était «une honte». Ils reprochaient à Mme Arbour d'avoir dit, en tant que Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de la personne, qu'Israël pourrait être accusé de crimes de guerre si des mesures n'étaient pas prises pour protéger les civils pendant les bombardements au Liban à l'été 2006.

Mme Arbour avait donné le même avertissement au Hezbollah à l'époque.