Des heurts ont opposé mercredi des soldats israéliens à quelque 200 personnes qui manifestaient en Cisjordanie contre la barrière de séparation israélienne, à l'occasion du 4e anniversaire de l'avis de la Cour internationale de justice (CIJ) la jugeant illégale.

Au moins sept personnes, dont des activistes étrangers, ont été blessées par des balles caoutchoutées tirées par les soldats à Nilin, un village de l'est de Ramallah, a affirmé à l'AFP Salah al-Khawaja, un des organisateurs de la protestation.

Des dizaines de manifestants ont lancé des pierres et sont montés sur des bulldozers israéliens participant à la construction d'un tronçon de la barrière à Nilin avant que des soldats israéliens tirent des gaz lacrymogènes pour les disperser.

«A bas l'occupation!», criaient les manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux palestiniens.

Un porte-parole de l'armée israélienne a fait état d'«émeutes violentes» à Nilin. Un soldat et un ouvrier employé sur le chantier de la barrière ont été blessés par des tirs de pierre, a-t-il dit.

«Notre objectif est de stopper les bulldozers» et «marquer l'anniversaire de la décision de la Cour de la Haye», a souligné M. Khawaja. «Qu'espèrent les Israéliens des agriculteurs quand ceux-ci voient leurs arbres déracinés. Ils veulent juste pouvoir vivre».

Pour Hassan Moussa, 33 ans, un enseignant venu manifester avec son fils de sept ans, Israël «veut transférer les Palestiniens et les expulser de leurs terres» en construisant la barrière.

«Le mur affecte tout le monde ici», a ajouté l'enseignant.

Près de Bethléem (sud de la Cisjordanie), environ 150 personnes ont également manifesté, selon un journaliste de l'AFP. Des échauffourées ont également éclaté avec des soldats israéliens sans faire de victimes.

D'autres manifestations se sont déroulées près de Tulkarem et Qalqiliya (nord) à l'occasion du 4e anniversaire de l'avis rendu le 9 juillet 2004 par la CIJ jugeant illégale la construction de cette barrière et exigeant son démantèlement. Israël n'a pas tenu compte de ces demandes.

L'ONG israélienne B'Tselem a pour sa part dénoncé le fait que l'État hébreu n'a pas procédé aux modifications sur le tracé de la barrière de séparation en Cisjordanie ordonnées ces dernières années par la Cour suprême israélienne.

«La Cour suprême a annulé trois tronçons (du mur), sur la base qu'elles nuisaient de manière disproportionnée aux Palestiniens et a ordonné à l'État de les déplacer. L'État n'a toujours pas déplacé la barrière dans ces secteurs», a affirmé dans un communiqué B'Tselem, la principale organisation israélienne de défense des droit de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés.

En mai 2008, 409 kilomètres de mur ont été construits, soit 57% du tracé final alors que 66 km (6%) sont actuellement en construction, selon B'Tselem. Le mur doit s'étendre sur 723 kilomètres et empiéter sur 9,8% de la Cisjordanie, selon l'ONU.